Projet CASTOR, couverts végétaux

Le projet CASTOR vise à étudier comment les couverts végétaux peuvent être associés aux cultures céréalières pour réduire les besoins en intrants (engrais et pesticides notamment) et proposer des méthodes de production agricoles plus durables. L’enjeu du programme de recherche CASTOR est de concevoir des stratégies d’insertion de couverts multiservices en association avec des cultures de rente. L’objectif de la démarche est aussi de travailler en synergie avec l’ensemble des acteurs de la filière.

Mots clés: Adventices, Association relais, Couverts associés, Couverts végétaux multiservices, Crop diversification, Intercropping, Légumineuses, Régulation, Techniques culturales innovantes

Financeur : TERRA Isara, Compagnie National du Rhône (CNR)

Trèfle comme couvert végétal dans le projet CASTOR

Fleurs de trèfle blanc et violet. M. Rouge, Mai 2022

Couverts de trèfles associés aux céréales. M. Rouge, Juin 2022

Couverts de trèfles associés aux céréales après récolte. M. Rouge, Juin 2022.

Semis d’un couvert de trèfle en relais dans une céréale. M. Rouge, Février 2022.

Couvert de trèfle. M. Rouge, Février 2022.

Association trèfles et céréales. M. Rouge, Avril 2022.

Association trèfles et céréales à floraison. ISARA, Mai 2009.

Approche méthodologique

Le projet a été déployé au travers de trois grandes étapes :

Phase de traque à l’innovation : L’objectif de cette traque a été de repérer des experts (agriculteurs innovants, conseillers) mettant en place le semis de couvert en relais et d’analyser leurs pratiques. Le travail d’enquête a été réalisé sur toute la France.
Etat de l’art de la littérature scientifique : Ces résultats ont été mis en perspective au regard d’un état de l’art de la littérature scientifique portant sur ces techniques pour identifier les éventuels décalages entre les travaux scientifiques et les besoins de références pour les agriculteurs et conseillers et déterminer des fronts de recherche pertinents.
Phase d’expérimentation avec des agriculteurs partenaires: Mise en place d’un réseau d’une vingtaine de parcelles d’essais sur deux ans, pour produire des références permettant de répondre aux barrières mentionnées lors de la première phase (traque). Sur chaque parcelle d’essai, des couverts de légumineuses fourragères ont été semés dans une céréale à paille avec différentes modalités d’espèces de trèfles et différents modes de semis. La phase d’association entre le couvert et la culture, l’interculture et la culture suivante ont été suivies sur plusieurs parcelles pour mesurer l’installation du couvert et mesurer les services rendus.

Principaux résultats

Les résultats du projet sont présentés dans la synthèse du projet qui se découpe en trois parties.

Une première partie autour de la présentation du projet, quelques résultats de l’enquête auprès des agriculteurs menée en début de projet ainsi que l’ampleur et les modalités des dispositifs expérimentaux sur les couverts de trèfle en relais d’une céréale à paille.
Un deuxième volet traite des résultats du réseau d’expérimentation dans les parcelles des agriculteurs sur la phase d’association entre le couvert de trèfle en relais et la céréale à paille. Cette deuxième partie vient étayer les résultats autour des différentes conduites techniques (mode de semis et espèces de trèfles) utilisées dans les parcelles et les impacts sur la réussite du couvert et de la céréale.
Une dernière partie de la synthèse du projet de recherche s’intéresse à l’évaluation des services fournis par les couverts après la récolte de la céréale d’hiver, pendant l’interculture et lors de la culture de printemps suivante. Les thématiques soulevées sont autour des questions de concurrence aux adventices, de restitution d’azote pour la culture suivante et de la structure du sol en présence de couvert.

Le projet a également apporté des éléments de réponses aux questions suivantes :

Comment améliorer les stratégies d’implantation des couverts pour maximiser leurs chances de réussite ?

Les agriculteurs dont les couverts échouent, ne semblent pas soigner suffisamment l’implantation des couverts autant qu’ils le feraient pour une culture principale. Beaucoup craignant la concurrence du couvert avec la culture de rente (qui est pourtant généralement nulle, comme le montre les travaux sur le sujet). Les agriculteurs rencontrés lors de la traque mettent généralement en avant l’importance de soigner cette implantation. Les expérimentations menées ont montrés qu’il est possible d’améliorer l’implantation du couvert en relais à l’aide de leviers techniques tels que le mode de semis utilisé ou l’espèce choisie.

Les évolutions climatiques observées ces dernières années font qu’un semis de printemps n’est plus la garantie de trouver des conditions favorables pour la levée du couvert, lors de printemps avec de longue période sans pluie. Les agriculteurs doivent de ce fait penser des stratégies adaptatives – par exemple semer plus tôt si les conditions le permettent, semer à l’automne en fonction des conditions de la parcelle, ou se donner la possibilité d’un nouveau semis plus tard dans la saison.

Comment conduire le couvert pour maximiser les services attendus, notamment la régulation de la flore adventice ?

Lors de la traque, certains agriculteurs regrettaient que le couvert ne soit pas capable de concurrencer efficacement la flore adventice dans toutes les situations. Les expérimentations mises en place ont apporté des clefs de lecture sur la maîtrise des adventices pendant l’interculture, essentiellement en fonction de la biomasse du couvert, avec une biomasse pivot autour des 2TMS/ha en septembre. Dans les autres cas, un broyage est souvent nécessaire pour éviter les montée à graines des adventices estivales et redonner l’avantage au couvert de trèfle.

Semer un couvert de trèfle en relais, quelle restitution d’azote pour la culture suivante ?

La restitution azotée du couvert semble plus élevée que celle souvent estimée par les agriculteurs et conseillers. Ainsi, malgré des biomasses produites souvent limitées par des conditions climatiques lors des deux années d’expérimentation, l’azote présent dans le couvert a été restitué de manière importante et rapide pour la culture de printemps suivante. Les quantités d’azote restituées par les couverts lors des premiers stades de la culture de printemps suivantes étaient en moyenne de de l’ordre de 80kgN/ha pour un couvert de 2TMS/ha. Une relation assez linéaire entre l’azote présent dans le sol sous la culture de printemps et la biomasse du couvert a pu être mise en évidence.

Quel effet sur le rendement en culture associée ?

La présence d’un couvert associé n’a pas eu d’effet, positif comme négatif, sur le rendement de la céréale associée. Dans le réseau de parcelles d’expérimentation, sur les différentes conduites testées (modes de semis et espèces de trèfle), il n’y a pas de différence observée avec le témoin sans couvert. Le semis en ligne a néanmoins une moyenne légèrement inférieur aux autres modalités, ce résultat n’est pas significatif, mais souligne l’importance avec l’utilisation d’un semoir en ligne en sortie d’hiver d’être dans de bonnes conditions de portance des sols.

Équipe projet Isara

Florian Celette, Edouard Sory, Camille Pierre, Mathieu Rouge, Thomas Lhuillery, Anthony Roume, Adeline Cadiergues, Vincent Tolon, Léo Fisselier et Lisa Ravel

Partenaires

INRAE (UMR Agronomie and SAS), Oxyane, Cérience, Haute Loire Bio et tous les agriculteurs ayant participé aux essais, avec tous nos remerciements!

Publications

Présentation du projet des dispositifs

Améliorer la conduite des couverts en relais et leur réussite

Évaluer les services écosystémiques fournis par les couverts de trèfle en relais

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CASTOR – Couverts végétaux Au Service de la Transition agrOécologique et de la Réduction d’intrants

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